Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Infos sur la basse et la pratique de l’instrument !

Michel Alibo bassiste

La passion naît toujours de l’admiration que l’on a de quelqu’un d’autre.
Nous sommes tous ici bas destinés à suivre un chemin qui sera celui de toute une vie. La Musique (avec un “M” majuscule), a de tous temps été admirablement représentées de par le monde, par des artistes de talent. Michel Alibo fait partie de ceux qui dans l’exercice de leur art, aura subjugué beaucoup d’entre nous, et aura créé des vocations.

Voila pourquoi au travers de cet article, nous aimerions non pas refaire l’histoire (il l’a écrite et continue de le faire de mains de maître), mais seulement faire une sorte de flaskback sur une carrière qui bien qu’elle ne soit pas encore achevée, mérite à bien des égards, tous les superlatifs.

michel alibo 1@2x
Photo : © Pascal Vicart

Michel (originaire du Robert en Martinique et né en 1959), se lance à 14 ans dans l’apprentissage de la basse en tant qu’autodidacte avec l’aide de Frank Curier.
Alors déjà bien influencé par des artistes aussi prestigieux qu’Alphonso Johnson, Stanley Clark, Ron Carter, ou encore Jaco Pastorius, il se montre déjà très doué et profondément mordu par son instrument.
Rapidement, Michel se lance dans le grand bain, et montre des aptitudes musicales rares. En effet, sa polyvalence va lui servir de tremplin pour s’illustrer dans tous les styles musicaux ou presque (du Jazz à la funk en passant par les musiques africaines/antillaises), tout y passe et avec brio !
Dites vous qu’à 16 ans seulement, il était déjà pro, et qu’il avait déjà derrière lui une expérience de la scène des plus conséquente.
Dès ses débuts, tout ce que touchera Michel sera marqué d’une patte qu’on lui reconnaîtra à chacune de ses prestations. Son amour pour la musique funky mais aussi jazz, vont avoir une influence plus que singulière sur sa façon de jouer et d’interpréter la musique.

Conséquence logique d’un talent qui ne pouvait que s’exprimer au grand jour, de nombreuses pointures vont le solliciter comme Manu Dibango, Salif Keïta, mais aussi un groupe qui deviendra iconique en France mais aussi à l’étranger : SIXUN.
Bien plus que le bassiste du groupe, il en sera parmi quelques autres (Louis Winsberg, Jean-Pierre Como, Paco Sery et Alain Debiossat), le fondateur.

Mais n’oublions pas un autre élément déterminant de l’aura de l’artiste : l’expérience accumulée en studio.
Depuis le début de sa carrière, il aura toujours été très demandé, et ce quelque soit le style. Ses origines et sont ouvertures d’esprit vont d’ailleurs contribuer à sa polyvalence, le tout dans une facilité d’exécution déconcertante.
Bien qu’il soit comme un poisson dans l’eau en jouant du Zouk (un style typique et très populaire aux Antilles), on oublie trop souvent qu’il a également accompagné/participé à de très nombreux projets avec des artistes tels que Michel Jonasz, Eddy Louiss, Touré Kunda, Ray Lema, et beaucoup, beaucoup d’autres. Bien qu’il fasse autorité dans son domaine, Michel Alibo parvient toujours à insuffler un vent de nouveauté aux créations/styles qui lui sont confiés. Je pense au groupe SAKIYO qu’il a co-fondé avec Mario Canonge en 1988, et qui mêlera une pointe de Fusion au Zouk.
On notera également au passage le second groupe qu’il aura fondé avec son ami de toujours (Mario Canonge), et qui sera baptisé SAKESHO. Cette formation comptera (excusez du peu): le steel paniste Andy Narell (ceux qui connaissent le groupe “Caribbean Jazz Project” sauront immédiatement de qui je parle), et de l’excellentissime Jean Philippe Fanfant à la batterie.
Je vous encourage d’ailleurs à écouter (ou à acheter) l’album “Live at Lakasa” qui est une pépite venue d’une autre planète.

Dernièrement on a pu l’apercevoir sur un projet du batteur Damien Schmitt (Dam’n’co) avec des titres qui méritent vraiment le détour.
On y remarque d’autres talents de la scène française avec Michael Lecoq et Fred Dupont aux claviers, Stéphane Edouard aux percussions et Yann Negrit à la guitare.

J’ai souvenance d’un concert à l’opus café (Paris) en 2008, ou Michel accompagnait le claviériste américain Franck Mc Comb avec deux autres de ses acolytes, Roger Biwandu à la batterie et Stéphane Édouard aux percussions. Un moment de musique mémorable que je ne résiste pas à partager avec vous !

Alors que l’histoire aurait déjà pu se suffire à elle-même, il faut savoir (on l’oublie trop souvent d’ailleurs), qu’il a participé aussi à de nombreux projets plus commerciaux avec Mc Solaar, Cheb Mami, Angelik Kidjo, Bisso Na Bisso, et beaucoup d’autres encore.
Une fois de plus, Michel Alibo sait se fondre dans un paysage musical pour lui apporter sa fraîcheur et sa personnalité.
C’est simple, tout ce qu’il touche il le sublime de la plus belle des manières !

Beaucoup doivent se demander sur quoi joue l’artiste. Comme vous devez surement vous en douter, il possède plusieurs instruments (dont une basse F qu’il utilise très régulièrement sur scène comme en studio).
Cependant, et même si je n’en ai pas eu la confirmation de la bouche de Michel Alibo, je reste intimement convaincu du fait qu’il ne soit pas un de ces instrumentistes fétichistes qui sacralisent un instrument.
N’oublions jamais que bien que l’instrument soit le prolongement de la voix d’un artiste, il ne serait rien sans les mains de celui ou celle qui le font vivre.
D’ailleurs (et si vous avez déjà eu l’opportunité de voir Michel en concert), on le voit très souvent jouer sur une sorte de Jazz Bass rose (je dis “sorte de” puisqu’aucune annotation est visible sur la crosse). Cette basse en question a été customisée par Michel en personne, et gageons que quelque soit la facture initiale, le talent de l’instrumentiste est tel qu’il ferait chanter de la plus belle manière n’importe quel instrument (fusse-t-il construit en bois de cagettes)!

Alors que dire d’autres à son sujet me direz-vous ?
Michel Alibo a su distiller tout au long de sa longue carrière une musique emprunte d’authenticité, d’histoire culturelle et personnelle, mais aussi d’une sensibilité et d’une technique que seuls les grands artistes sont capables. Malgré une expérience d’une incroyable richesse, et un CV long comme les deux bras, Michel Alibo a su garder un naturel et une simplicité qu’on ne retrouve hélas qu’à de rares occasions chez d’autres de ses collègues (qu’ils soient français ou étrangers).
Beaucoup doivent se dire: “Mais il est béni des dieux ce gars là !” … Et finalement … vous n’auriez pas tort puisque depuis qu’il est entré en scène, il est toujours au firmament de ce que les Antilles et la France peuvent proposer de mieux musicalement et artistiquement parlant. Les ricains sont bons, mais les nôtres aussi et très franchement, ils n’ont rien à leur envier !
Qu’on se le dise, Michel Alibo est un de nos meilleurs représentants !

0
Votre commentaire!x