Les premiers pas…
Comme beaucoup, Rosaire se mit à la basse pour accompagner d’autres musiciens de sa famille, mais aussi parce que c’était le seul instrument encore disponible.
Après avoir fait ses premières armes en travaillant “à l’oreille” et en repiquant quantité de morceaux divers et variés, ce dernier se tourna à 18 ans vers un enseignement plus académique, et étudia la contrebasse au conservatoire de Drancy.
L’étude de l’harmonie, un gros travail sur le Real Book, etc. sont des éléments qui auront eu pour effet de libérer non seulement sa pensée de musicien mais aussi son talent (qui osera encore dire aujourd’hui que l’instruction musicale “académique” est une prison dont on ne s’échappe jamais ?).
Des rencontres déterminantes
Tout le monde le sait, aussi bon puisse être un musicien, sans rencontrer les bonnes personnes, rien ne serait possible. De ce point de vue là, Rosaire a toujours eu une bonne étoile.
Roger Guerin lui aura certes ouvert les portes du Jazz (il aura d’ailleurs joué de nombreuses années dans son Big Band), mais ses expériences annexes ont aussi contribué à le faire connaître dans le métier.
On notera aussi sa participation dans le groupe Rockets produit par Claude Lemoine et Fabrice Quagliotti, pour en devenir le bassiste officiel de la formation en 2004.
Si les mauvaises langues diront qu’il a fait le grand écart toute sa vie, force est de constater qu’il a su faire preuve d’une grande polyvalence (ce qui n’est pas donné à tout le monde, convenons-en !).
Je dirais même que c’est à ce prix qu’on devient un véritable couteau suisse et que l’on parvient à remplir ses attributions quel que soit le contexte.
Prendre son envol
Comme beaucoup d’autres artistes, Rosaire s’est très vite senti un peu étriqué dans le costume “d’artiste interprète”.
Désireux de s’exprimer de façon plus personnelle, Rosaire s’est très vite produit en tant qu’artiste à part entière. C’est d’ailleurs avec les Rockets qu’il trouvera un tout nouveau “point d’équilibre artistique”. Même si cette formation ne parlera pas aux plus jeunes d’entre nous, ce groupe à l’aura internationale aura su conquérir ses lettres de noblesse auprès d’un public de plus en plus nombreux. Mais la construction du “mythe” ne s’est pas faite en un jour.
Cette formation française fut créé en 1976 par Claude Lemoine (oui oui le père de Jordy !), mais avec une identité très particulière pour l’époque. Ayant tous un look de “robot”, la tête rasée, et la peau teintée de gris métallique, pour l’époque, autant dire qu’avant d’écouter leur musique, le groupe avait largement de quoi se distinguer du lot !
L’avènement du “Space Disco Rock” (style autoproclamé du groupe), ne rencontrera le succès que 2 ans après (1978). Ils avaient largement de quoi surprendre avec en plus de leurs instruments respectifs, un mélange de musique électronique (la musique électronique de l’époque hein, rien de comparable avec ce qu’on peut entendre aujourd’hui), et de musique classique.
En 1979, ils se payeront même le luxe d’occuper les sommets des charts avec l’album “Plasteroid”. S’en suivirent une série de concerts à n’en plus finir, et des prestations scéniques toujours à la surenchère avec (une première pour l’époque), des explosions mais aussi l’utilisation de lasers !
Mais c’est un an après que l’album “Galaxy” mettra le feu aux poudres en devenant avec le titre “Galactica”, non seulement le titre de l’année 1980, mais aussi disque de Platine !
L’identité sonore des Rockets n’aura jamais souffert de la moindre polémique. On pourrait d’ailleurs dire qu’ils auront certainement inspiré des références actuelles en la matière comme les Daft Punk pour ne citer qu’eux, tant leur son faisait appel à des machines telles que le vocoder, etc, mais aussi un savant mélange de matières sonores plus traditionnelles.
Autant dire que le succès aura été largement au rendez-vous, et les collaborations n’ont cessé de s’enchaîner.
En 1980, Claude Lemoine créé un deuxième groupe inspiré des rockets : VISITORS dans lequel Rosaire est le bassiste officiel. Suivront ensuite de nombreux concerts et des interactions entre VISITORS et Les Rockets.
2014 sera pour Rosaire et les Rockets une grande année. En effet, “Duck Sauce” fera une reprise d’un de leurs titres (Space Rock), mais le groupe sortira un tout nouvel album (Kaos), fruit d’un travail de près de 10 ans.
De plus, on notera que Rosaire fait également partie de la formation Corse “Arapa”, dans laquelle le chanteur Jacques Culioli intervient.
En 2008 Jacques Culioli gagne l’Eurovision des langues minoritaires avec sa chanson “ Hosanna ” accompagné entre autre par Rosaire.
Rosaire et son matériel
Comme beaucoup d’entre nous, l’artiste a fait ses premières armes sur des instruments que l’on pourrait qualifier de “communs et de référence” (Jazz Bass ou Précision). Mais c’est après une première rencontre avec le luthier Heiko Hoepfinger (le fondateur de la marque Basslab), qu’il jetera son dévolu sur ses instruments. Jouant sur une 5 cordes (modèle L-Bow pour les plus curieux), Rosaire possède lui aussi dans son set, une multitude d’autres instruments tels qu’une MusicMan StingRay, plusieurs modèles Gaetano Costanzo (luthier Napolitain), plusieurs modèles Prodipe (marque Française). Côté pédales (Rockets oblige?), on en retrouve un certain nombre (Flanger, Compresseur, Delay, de la marque Dophix, ainsi qu’un ampli Gallien Krueger. Petit détail important : Rosaire Riccobono est endorsé par la marque Savarez, laquelle lui a concocté des cordes “custom signature” (produits que vous pourrez retrouver dans toutes les bonnes crèmeries).
Le souci de la transmission
Rosaire a lui aussi cédé aux sirènes de la pédagogie. Mais c’est avant tout suite à des demandes faites par ses propres étudiants, qu’il eut l’idée de produire ses premiers ouvrages.
Reste que de ce point de vue-là, ses méthodes se détachent du lot quant à leur approche de l’apprentissage. Plutôt que de vous imprégner d’une vision qui lui serait propre, Rosaire s’est orienté dès le départ sur des cas pratiques.
Autrement dit, pour chaque problématique rencontrée par un étudiant, Rosaire apporte une réponse claire, simple, mais étayée. Il a accueilli des experts tels que Laurent Cokelaere, Tony Ballester, Philippe Drevet pour venir enrichir sa pédagogie sur des sujets précis.
Un doute sur l’efficacité de sa vision de la pédagogie ? Si vous connaissez Frank Nelson (un ancien élève de Rosaire), vous devriez être rassurés quant à l’efficacité du professeur 😉
Transmettre fait partie de sa vie, aussi bien sur scène que dans une salle de conservatoire.