Qui a dit que notre beau pays ne comptait pas de musiciens capables de rivaliser avec la crème de la crème ?
Si les ricains draftent certes les places les plus médiatisées de la toile (ou de la TV), nos frenchies n’en restent pas moins des valeurs sûres !
La preuve en est avec des pointures venant des caraïbes ou encore de la réunion telles que Michel Alibo, Mario Canonge, Grégory Privat, Linley Marthe, les frères Fanfant, et bien d’autres.
Mais aujourd’hui, nous aimerions vous parler d’un artiste qui bien qu’un peu moins connus que ceux que je viens de vous citer, ne manque pas pour autant de talent. Son nom ? Mike Clinton.
Vous aimeriez en savoir plus à son sujet ? Et bien ça tombe plutôt bien puisque nous lui consacrons cet article.
Alors suivez le guide ! 😉
Un artiste aux multiples facettes
Une fois n’est pas coûtume, Mike est un bassiste qui nous vient de Guadeloupe. Mais l’histoire est bien plus complexe en réalité puisqu’il est le fruit d’un métissage qui vous fera comprendre en deux temps trois mouvements, qu’il a la musique dans la sang.
En effet, il est tout d’abord issu d’une famille de musiciens (son père Gabonais Jean-Yves Messan, lui-même bassiste, et sa mère Esther Clinton-Celini chanteuse/danseuse Guadeloupéenne, lui ont transmis en héritage la fusion de leurs sensibilités artistiques respectives). C’est finalement cette richesse culturelle précieuse qui lui aura servi de terreau musical, pour devenir depuis plus de trente ans, un sideman non seulement reconnu, mais aussi un artiste à part entière, donnant naissance à de nombreux projets.
Titre live “Viens Chaque Histoire Compte”
Une pépite sous influence !
Venu à la basse après s’être cassé le bras en jouant au foot, il se prit de passion pour cet instrument, et se mit à travailler d’arrache-pied, tout en écoutant les concerts live du groupe “Sixun” (il avait déjà très bon goût !).
Mais au fil du temps, le jeune musicien se sentit très proche d’artistes de renom tels que Marcus Miller, Pino Palladino, Richard Bona, Etienne M’Bappé, et quelques autres. Mais pour atteindre un tel niveau, il comprit très vite qu’il lui faudrait passer “la vitesse supérieure”.
C’est alors qu’il se perfectionna en explorant différents styles musicaux tels que les musiques antillaises, africaines, haïtiennes, etc.
Un bassiste reconnu pour son talent
C’est assez rapidement que le jeune Mike Clinton se fit remarquer. C’est d’ailleurs sur recommandation d’un certain Michel Alibo, qu’il pourra faire ses premières armes dans le métier avec le groupe C’Kans’. Fort d’une culture et d’une technique qui ne faisaient pas un pli, ce dernier aura ensuite la possibilité de collaborer avec de nombreux autres artistes/groupes tels que Saïan Supa Crew, Raul Midon, Delasoul, Mathieu Chedid, Kassav, Mino Cinélu, Salif Keita, Les Nubians, Toups Bebey, Féfé, Roger Biwandu, et beaucoup d’autres.
Ses facultés d’adaptation et son côté “caméléon”, feront de lui le sideman idéal pour “tenir la boutique”, capable de servir non seulement la musique, mais aussi de laisser de la place aux collègues. Ce n’est un secret pour personne : c’est aussi pour cela qu’un musicien est apprécié et demandé.
Un sideman oui, mais un artiste à part entière aussi !
Si beaucoup se seraient déjà satisfaits d’un tel CV, Mike Clinton s’est aussi lancé avec succès, dans différents projets personnels. Dernièrement, ce dernier vient de sortir son tout premier album solo : Koleksyon, lequel a été produit par Sidney Regal pour le label Black Stamp Music.
Cet album est a l’image du parcours musical de Mike : il est le fruit d’un métissage savamment pensé entre différents courants musicaux venant des caraïbes mais aussi d’Afrique. Reste néanmoins que des influences créoles et anglophones sont venues également se combiner au fil du projet et ce de façon magistrale.
D’ailleurs de vraies belles références en la matière sont venues agrémenter de la plus belle manière, les titres composés pour l’album. Une fois de plus, on notera la présence de pointures telles que Dédé Saint-Prix, Tanya Saint-Val, Tony Chasseur, et quelques autres. Ce projet est finalement à l’image de Mike : toujours voir plus large, et créer une sorte de pont entre différentes influences.
Dès la première écoute vous serez surpris par cette fraîcheur et ce travail du rythme qui vous emporte au fil des morceaux.
“ Y a quoi dans ton fly ? ”
Comme tout bassiste pro qui se respecte, Mike Clinton possède quelques belles pièces (c’est le moins que l’on puisse dire d’ailleurs !). On notera la présence d’une basse acoustique Rob Allen fretless Deep 5 cordes, d’une Sadowsky jazzbass montée avec des micros EMG Bluesman précision vintage, d’une DNG 5 cordes fretless, d’une autre Sadowsky modèle UV 70 Bluesman vintage Jazz bass, d’une basse MTD 535 US, et d’une Newyorkbassworks RS5 by David Segal & David Beasley (marque qui l’endorse).
Côté ampli, Mike est également endorsé par la marque Aguilar qu’on ne présente plus et qui est reconnue pour la qualité de ses réalisations.
Toujours avoir la “ Bassattitude” !
Comme si cela ne suffisait pas, Mike eut un jour la très bonne idée de donner naissance (en partenariat avec le label Black Stamp Music, Ayom Music, et Seven Garden), à un projet qui lui tenait à cœur : “Bassattitude”
Derrière ce patronyme qui annonce quelque peu la couleur, se cache une sorte d’émission de TV disponible uniquement sur la toile, et qui propose un programme court d’environ 7 minutes dédié à la basse.
Chaque capsule propose l’interview d’un bassiste de renom, puis se termine par un morceau joué en live (seul ou avec Mike). Une vingtaine d’artistes auront le privilège de participer à cette émission (Thierry Fanfant, Jerome Arrighi, Henri Dorina, Allune Wade, Franck Boom, Laurent Cokelaere, Stephane Castry, etc).
Notez au passage que toutes les capsules ont été tournées et enregistrées dans les locaux de Music Live à Montrouge. Si vous n’avez jamais eu l’occasion de voir une de ses capsules, je ne peux que vous encourager à le faire, ne serait-ce que pour découvrir d’un peu plus près les artistes interviewés, mais aussi pour écouter de la bonne musique en “Live” et sans chichi.
Invite Henri Dorina
Invite Laurent Cokelaere
Conclusion
Artiste ultra complet, Mike Clinton est définitivement un artiste qui a en lui le feu sacré. Capable de tout jouer, de se fondre dans n’importe quel style et de se l’approprier, il reste sans l’ombre d’un doute, un de nos plus brillants représentants.
N’hésitez pas à le (re)découvrir car il mérite réellement le détour. Et que dire de son premier album solo : une vraie pépite qui vous fera voyager aux travers des multiples influences de l’artiste !
Bref, nous on aime, et on voulait partager ça avec vous ! 😉